Berlin 2018 journée qualifications

La journée a été riche en rencontres et souvenirs. C’est la cinquième fois que je visite la capitale allemande. C’est une ville où il fait bon vivre, abordable financièrement, florissante culturellement et cosmopolite. Point besoin de maitriser la langue suave et gutturale de Goethe. Après un solide petit déjeuner (œufs, saucisses, charcuterie, fromage… bref léger), promenade digestive vers Potsdamer Platz, le zoo par le Tiergarten avec un passage riche en réminiscences au Café am Neuen See. Comme ça fait quelques kilomètres que je marche et qu’il fait chaud, je m’arrête tout de même dans un hôtel où se trouvent des athlètes français. Là, je croise le champion du Monde de décathlon Kevin Mayer,

le quadruple champion d’Europe du steeple et du 1500m Mahiedine Mekhissi-Benabbad,

le champion d’Europe 2014 Yoann Kowal, lui aussi steepler,

le vice-champion d’Europe 2012 du 1500m Florian Carvalho,

le médaillé en chocolat des championnats du Monde 2012 de marteau Quentin Bigot et son entraineur , le Breton Gilles Dupray, détenteur du record de France

et la championne d’Europe du 4*400m Floria Guei,

surtout très connue pour sa dernière ligne droite à Zurich en 2014. On se souvient tous de cette phrase superbe du visionnaire P.Montel à 150m de la ligne « malheureusement ça sera pas suffisant ».

Mais ce qui fait plaisir, ce sont les personnes qui me reconnaissent et viennent me saluer, moi, l’ancien athlète lambda. Farouk Madaci, entraineur de Mekhissi-Benabbad vient discuter deux minutes (on avait sympathisé lors des mondiaux de Daegu 2011), l’ancien DTN Renaud Longuèvre, devenu directeur de la haute performance pour Israël, me salue chaleureusement. Se rappelle-t-il que l’on avait passé tout une session d’escrime aux JO de Pékin 2008 à bavarder ? Et surtout Romain Barras, champion d’Europe de décathlon 2010. J’avoue, c’est lui que je cherchais à revoir. On avait passé une soirée mémorable très potache aux mondiaux d’Helsinki 2005 et on s’était recroisé à Daegu. Je lui parle de mon site, lui montre sa propre page et lui dis que j’aimerais développer une idée. Il est enchanté et me donne ses coordonnées pour le recontacter. Sympa. Il ne me reste plus qu’à mettre mon projet en œuvre.

Par chance, l’hôtel n’héberge pas que des Français. Un cliché souvenir avec la perle belge, championne olympique de l’heptathlon à Rio 2016, Nafissatou Thiam avant de prendre un verre sur la terrasse.

Vient alors s’asseoir à côté une autre championne olympique, la Néerlandaise Dafne Schippers, victorieuse sur 200m au Brésil également.

Finalement, il y a plus désagréable comme pause lors d’une promenade…

Vers 15h, je file tranquillement au stade. Pour un féru de sport, d’Histoire et d’histoires, il est inévitable de ne pas se remémorer Jesse Owens et son quadruplé au nez et à la barbe, pardon à la petite moustache, d’un dictateur. Mystérieusement, la coupole où scintillait la flamme olympique, symbole de propagande de paix nazie, est restée en place depuis 1936. A l’extérieur se trouve également en l’état la piscine de ces fameux jeux…

Une fois rentré dans l’enceinte, de la piste bleue me reviennent la foulée et les chronos d’un Jamaïquain en 2009. Dans le stade encore quasi vide, je me pose au bout de la ligne droite et regarde la ligne d’arrivée. Faut tout de même aller sacrément vite pour faire le lien entre ces 2 lignes en 9’’58 !!!!

La session commence. Atmosphère étrange. Le stade est à peine rempli à 25%. Pourtant, les places étaient gratuites et l’emplacement libre. Je n’ai d’ailleurs pas tout compris. J’ai acheté mes billets en février pour la semaine complète et ça devait commencer… demain. La semaine dernière, je lis que ça débute lundi. En fait, ils ont rajouté une journée, qui ne s’appelle pas jour 1 (c’est demain) mais jour qualifications d’où la gratuité. Autre étrangeté : les meilleurs du 100m au 400m/400m haies sont qualifiés directement en demi-finales. Point de Jimmy Vicaut sur 100m, ni de Ludy Vaillant et Karsten Warholm sur 400m haies. Je trouve cela dommage pour 2 raisons. Premièrement, assister à une course entre un athlète très fort et des seconds couteaux permet de percevoir la performance des meilleurs. Deuxièmement, c’est injuste car les athlètes qualifiés aujourd’hui vont se battre pour une place en finale contre d’autres plus performants et tout frais (surtout sur 400 et 400 haies) !!!

Autre nouveauté : les qualifications du lancer du poids ont lieu à la même heure en ville. S’ils délocalisent toutes les épreuves, ça va devenir compliquer à suivre… Puisque c’est libre, je me pose entre la 9ème et 10ème haie du 400m H, car sadiquement, je sais que c’est là que l’acide lactique va monter dans les oreilles.

Côté résultats du jour, le Rennais Victor Coroller remporte sa série et mes encouragements matinaux à Quentin Bigot auront été vains : éliminé.

En quittant le stade de cette journée apéritive, je croise l’ex-heptathlonienne internationale Odile Lesage, Mme Diagana dans le civil, avec ses 3 enfants (au probable potentiel génétique athlétique). On se connaît depuis un moment et on discute le bout de gras. En m’en allant, elle est gênée de me redemander mon prénom. Puis un « Ah oui Laurent c’est vrai. Je dirai à Stéphane que je t’ai vu ». Me voilà flatté si je suis évoqué pendant la soupe du soir chez les Diagana !!

Sur le chemin du métro, 2 nouvelles rencontres : la championne olympique du saut en hauteur à Rio 2016, l’Espagnole Ruth Beitia (la photo fera plaisir à la famille)

et la Norvégienne Ezinne Okparaebo, vice-championne d’Europe en salle sur 60m en 2009 à Turin.

A suivre…