Berlin 2018 Jour 3

Il y a vraiment une nouveauté cette année qui reste inexplicable. Ne pas faire courir les meilleurs Européens dans les premiers tours. Pour mes premiers championnats du Monde à Athènes en 1997, je me rappelle avoir vu 3 tours de steeple, 4 tours de 800m et même 2 tours de 10000m. Gebrselassie, avant de remporter le titre, avait dû courir une série en footing rapide de 25 tours. C’était sans doute excessif et inutile car il y avait peu de surprises et les hautes températures grecques entamaient sérieusement les organismes. Mais aujourd’hui, appeler séries 2 courses de 110m haies avec les 4 meilleurs qui se qualifient est un peu ridicule.

Cela aura toutefois permis à Garfield Darien, pas du tout endormi et vif comme un chat, de se rassurer et de franchir l’obstacle.

Pour Eloyse Lesueur, ce fut plus compliqué à la longueur. Comme Vicaut, elle doit abandonner et devra remettre de l’huile dans les rouages pour retrouver la frite. Pas la grosse patate donc mais elle accepte tout de même de poser avec un beau sourire.

Au lancer du disque, l’ultra favorite se qualifie aisément. Ca vaut bien une photo souvenir avec Sandra Perkovic.

Les épreuves de l’heptathlon s’enchainent et cela se passe moyennement pour la championne du Monde belge Nafissatou Thiam. Elle passe seulement 1,91m à la hauteur pour un record à 2,01m. D’ailleurs, à 2 jours de la St Claire, DSK était-il devant son écran quand Nafissatou dit hallo au speaker du stade allemand ? En évoquant la télé, certains m’auraient aperçu pendant la retransmission quand je demandais un selfie à Garfield. Et sur le même propos, notons une absence remarquée cette année: pas de Nelson Monfort. Pris par d’autres engagements aquatiques, Nelson nous a fait un coup de Trafalgar. Vous me direz, avec sa remplaçante, Clémentine Sarlat, ça peut porter ses fruits pour l’audience de France Télé .

Retour à nos coureurs : voici les séries du 800m. Pas de favoritisme, tout le monde est présent. Le tenant du titre Adam Kszczot, au nom aussi imprononçable que Piotr Szut dans Tintin, se balade. Il est moins à l’aise pour tirer un portait et devra apprendre à cadrer.

Avant cela, Bosse a dû travailler pour obtenir son ticket en demie. Marqué, il continue le job médiatique et arrive dans ma direction. La photo souvenir ne fait aucun doute. Mais surprise, il met la main sur la bouche, secoue la tête et se précipite vers un sac plastique. Preuve que la qualification fut acquise dans la difficulté. Coup de chance pour moi, à la sortie du stade, je recroise mon ami qui a récupéré. Il est plus souriant et a changé de couleurs. Je tiens LE selfie. Pourquoi est-ce si spécial ? Parce que je viens de terminer mon album Panini de tous les champions du Monde individuels français de l’histoire, couplé à tous les couronnés dorés olympiques depuis Montréal 1976 (les vainqueurs des olympiades précédentes sont tous décédés). On retrouve dans cette liste Guy DRUT, le regretté Pierre QUINON, Marie-José PEREC, présente dans les 2 listes (avec plusieurs titres, ce qui prouve l’immensité de son palmarès), Jean GALFIONE, Renaud LAVILLENIE, Stéphane DIAGANA, Eunice BARBER (2titres), Ladji DOUCOURE, Teddy TAMGHOYohann DINIZKevin MAYER, et donc Pierre-Ambroise BOSSE.

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Un autre athlète aurait presque pu atteindre ce graal : Mahiedine Mekhissi-Benabbad. 5ème titre européen aujourd’hui dans une course sans rival. Il aurait d’ailleurs pu courir avec 3 maillots et en enlever 2 dans la dernière ligne droite sans risque de disqualification, comme en 2014. Double mauvais souvenir effacé car c’est aussi dans ce stade qu’il avait abandonné en 2009. Raison : il avait mal « à son abdominal » (sic). Derrière Mekhissi, l’Espagnol Carro entrouve une fenêtre : c’est la première médaille ibérique qui fera plaisir à la famille.

Le 400m haies fut sans conteste la course de la journée. Mon ami Karsten Warholm peut parader fièrement avec son casque de viking même s’il a été bien poussé par le Turc Copello, un maître en la matière. Pas de record d’Europe mais à 22 ans, le Norvégien, déjà champion du Monde, peut voir venir.

Autre performance continentale qui a vacillé, les 19’’72 de Pietro Mennea de 1979. Si Gulyiev ne lève pas les bras trop tôt, il ne perd pas les 4 centièmes pour égaler feu l’Italien. Derrière, Mitchell-Blake, Wilson, Hortelano et Gemili luttent à 3/10èmes.

A l’heptathlon, superbe passe d’armes entre Thiam et la Britannique Johnson-Thompson après le poids et le 200m.

La vice-championne du Monde allemande Schäfer est distancée.

Côté français, magnifique cinquième place de Ninon Guillon-Romarin à la perche, remportée par un doublé hellène. Ekateríni Stefanidi et Nikoléta Kiriakopoulou terminent respectivement première et deuxième et acceptent de poser avec moi au grand dam de leur télé nationale, impatiente de les interwiever.

Pour Ninon Guillon-Romarin, l’avenir est parfumé et il ne faudra pas logiquement attendre les calendes grecques pour obtenir une breloque.

Enfin, je termine avec le splendide sourire de Solene Ndama, disqualifiée sur 100m haies, mais tellement heureuse d’être finaliste. On le sait, l’important c’est de…

A suivre.