Arrivée à Berlin

21 ans après mes premiers championnats internationaux d’athlétisme, en tant que spectateur évidemment, 20 après mes premiers continentaux, treizièmes d’une série encore à suivre, s’ouvrent aujourd’hui les championnats d’Europe d’athlétisme de Berlin. Et comme on est en Allemagne, je citerai un grand compatriote philosophe expatrié, Franck Ribery « la routourne a fini par tourner ».
Lors de Budapest 1998, Jean Galfione était un perchiste sans voile, Bob Tahri ne donnait pas son avis sur le mercato footballistique de l’été et Stéphane Diagana n’avait pas le don d’ubiquité pour commenter aux côtés de P.Montel sa chute lors du premier tour du 400M haies. Niveau breton, le champion de Bretagne de cross Mickaël Thomas participait aux 10000m et Vincent Le Dauphin accompagnait Bob Tahri sur 3000m steeple. D’ailleurs en évoquant « les Bretagne du Monde de cross », Benoit Nicolas n’avait pas encore gagné un seul de ses 10 titres régionaux ni même un de ses 19 (17+2) départementaux… L’âge est là ma petite dame.
Et ce n’est pas Yohann Diniz qui dira le contraire. Alors que j’embarque à Roissy CDG, le célèbre marcheur est à 1 m derrière moi dans la file. Je me débrouille pour me laisser doubler et lui demande s’il va mieux (il est forfait pour cause de fracture de fatigue au niveau du bassin). Il me répond poliment que oui et je lui rappelle que je lui avais tendu mon drapeau pour son tour d’honneur pour sa deuxième place lors des championnats du Monde d’Osaka en 2007. Un « ah ouais c’est vieux ça » dans un sourire poli mais gêné met fin à notre discussion. Le champion et recordman du Monde du 50km n’est peut-être pas très emballé d’aller sur une compétition dont il est triple tenant du titre sans pouvoir défendre ses chances.
Une fois installé, petite balade près de la porte de Brandebourg, la rue « unter den Linden », le dôme, l’université Humboldt et l’opéra. L’ex Berlin-Est a bien changé depuis ma première visite en 1991. Le No man’s land s’est repeuplé et les trabants ont laissé depuis longtemps place aux touristes. Puis soirée tranquille près de mon hôtel à Alexanderplatz (la place d’Alexandre pour le clin d’œil) avec bière sur une terrasse. Est-ce parce que je ne suis pas loin de la place de Babel mais ma commande au garçon est pathétique. A la maison, on parle espagnol, au boulot, on communique souvent en anglais et mon stage en Allemagne remonte à Mathusalem. Alors, miraculeusement, malgré mon « I would like ein Bier trinken, por favor », le serveur a assuré. A suivre…